Témoignage de Lucie Fournier – de la mer à la terre

– Quel est ton parcours professionnel ?

Je suis entrée à l’ENSM (à l’époque ENMM) après le bac.

Le cursus prévoyait 3 ans d’école, entrecoupé d’embarquements puis d’un temps de navigation d’élève pour valider le diplôme d’officier chef de quart – cursus que j’ai suivi. Après avoir navigué comme officier pendant plusieurs années, je suis rentrée à l’école pour faire la 5ème année, à la sortie de laquelle j’ai obtenu le DESMM (Diplôme d’études Supérieures de la Marine Marchande).

J’ai ensuite pu rejoindre la grande équipe des experts du Bureau Veritas (BV), au Centre Marine. Au cours de ces années j’ai également eu l’opportunité d’être formée à l’ISM (Code international de gestion de la sécurité), ISPS (sûreté maritime) MLC (Convention du travail maritime) et à l’ISO 9001 & 14001.

Mon parcours professionnel m’a emmenée à rejoindre Armateurs de France comme responsable technique pour les sujets d’environnement, sécurité et sureté. À ce poste je représentais les armateurs auprès des instances nationales, européennes et internationales.

Puis attirée à nouveau par la partie opérationnelle du métier, j’ai intégré l’équipe de superintendants chez Jifmar Offshore Services.

Après près de 4 ans, je rejoins ACEMS : société de conseil/expertise en maritime.

 

– Pourquoi as-tu choisi de devenir marin et d’intégrer l’ENSM ?

 J’ai choisi d’intégrer cette école parce que les études étaient intéressantes, mélangeant pratique et théorie et menaient à un métier de terrain. Pendant nos études, nous avons la chance de faire des stages avec les pompiers, aux urgences, des stages de survie, des travaux pratiques (soudure, électricité), ils sont nombreux et rendent le métier que l’on apprend déjà très concret.

Il est clair que le coté aventurier, de vivre sur l’eau, de partir loin, de voyager, la découverte d’un métier inconnu et parfois vu comme improbable m’ont attirée.

J’aime la notion de « on travaille sans arrêt quand on est en mer » mais on a des congés longs derrière.

Et enfin, on a la chance d’avoir des responsabilités très jeune.

 

Quelles sont les raisons qui t’ont amenée à te sédentariser ? et en quoi consiste le métier de superintendant ?

La première raison est que la compagnie dans laquelle je naviguais a fermé la branche française, j’ai donc dû chercher un nouvel embarquement.

Mais comme je n’étais pas la seule à chercher en cette période de crise, je n’en ai pas trouvé. Puis j’ai eu l’opportunité de rentrer au BV. J’avais en fond de pensée qu’un jour je voudrais y travailler, alors je l’ai saisi l’occasion.

 

Le superintendant dans une compagnie maritime est dans le service technique. Il est responsable du Support technique (pont, machine) et opérationnel navires, du suivi règlementaire des navires de la flotte (Affaires Maritimes, Sociétés de classification, Port State Control,…), de la préparation et suivi des arrêts techniques de sa flotte en gestion.

Il joue aussi un rôle dans la sensibilisation des bords au QHSE/ ISM et à la politique compagnie. Il est en fait un vrai lien humain entre la compagnie et les bords.

 

Le métier de superintendant pour moi rassemble beaucoup de choses qui me plaisent dans le métier de marin, tout en ayant l’avantage d’être sédentarisée : métier technique, non routinier, on va sur les bateaux, relation humaine forte avec les marins. Enfin, sauf en cas d’imprévu, les déplacements sont programmés, donc on peut organiser une vie perso à côté . »